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4 juin 2021 5 04 /06 /juin /2021 16:03

[Après le billet "Présence de Charles Bordes, 1/3", voici le second (2/3). Il est principalement constitué par la suite d'une notice non publiée écrite en mars 2020. 
Les illustrations sont (dans l'ordre) : 
1. "Les fondateurs de la Schola" (image officielle, parue en 1900, et analysée sur ce blog dans le billet "Rue Saint Jacques", le 22 avril 2013) ;
2. le logo de l'Édition Mutuelle (1902) sur la page de titre de Mercœur d'Albéric Magnard (Gallica) ; 
3. une affiche pour la vente de "Recueils de Pièces de Chant" à    Saint Julien des Ménétriers pendant l'Exposition Universelle de 1900 
4. et le début de la partition de La Cansoun dis Avi (1906). 
On trouvera bibliographie, discographie, etc. avec le 3/3 de "Présence de Charles Bordes".]
 

 

Entre-temps, il y avait eu la création en 1894 de la Schola Cantorum, d'abord Boulevard du Montparnasse puis en 1900 au 269 rue St Jacques où elle est toujours. Cet établissement privé d'enseignement était le rival du Conservatoire. Son but était à l'origine la défense et le renouveau de la musique d'église, mais son action dépasse ce cadre, et c'est toute la musique qui est considérée. Toute une génération d'interprètes et de compositeurs en est sortie. La Schola avait été fondée avec Alexandre Guilmant, l'organiste et Vincent d'Indy qui était tout le contraire de Charles Bordes et qui prit le dessus rapidement, reprochant à Charles Bordes son laisser-aller financier. Certes, la Schola ne survivait que par des donations que Charles Bordes implorait (rôle de la haute bourgeoisie, mélomane mais conservatrice). Souvent ignorée par l'Église, la Schola Cantorum fut cependant rattachée à l'Institut Catholique en 1898 ; le Pape Pie X, dans son Motu Proprio de 1903, prit la défense d'une musique liturgique dans le sens indiqué par Solesmes et la Schola.  
L'activité de Charles Bordes se portait aussi sur l'édition musicale dans le cadre de la Schola dont le Bureau d'Édition publie sous sa direction l'Anthologie des maîtres religieux primitifs, le Répertoire moderne de musique vocale et d'orgue, le Chant populaire à l'église et dans les patronages et des Concerts spirituels.  Il y eut aussi la création de l'Édition Mutuelle dans le but de rendre les partitions accessibles financièrement à tous les compositeurs.

Il voulait aussi  défendre la musique populaire. Cet intérêt ne nous surprend pas : en exergue de la Rapsodie basque (op. 9, 1888), Charles Bordes cite cette phrase de Robert Schumann, extraite des conseils donnés dans son  Album pour la jeunesse (op. 68, 1848) : "Écoutez attentivement la chanson populaire, c'est la source inépuisable des plus belles mélodies."  En 1900, il donna avec le Chœur de St Gervais de nombreux concerts dans l'église St Julien-des-Ménétriers dans le quartier médiéval reconstitué par Robida sur le site de l'Exposition Universelle. Ces concerts drainèrent des centaines de personnes. 

En plus de son activité au Pays Basque, il recueillait la musique occitane (Onze chansons du Languedoc en 1906). Le congrès de Chant populaire eut lieu à Montpellier en juin 1906 ; Charles Bordes créa aussi le « Syndicat d’initiative artistique et régionaliste des pays de langue d’oc » en 1907. En 1905, il créa la société « Les chansons de France » avec, entre autres, le concours d'Yvette Guilbert, et commença la publication d’une revue trimestrielle (du même titre, première parution en juillet 1906, dernière en octobre 1913)  pour recueillir ces mélodies populaires.

 

BC
 

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