[On trouvera ici la fin d'une notice écrite en mars 2020, non publiée ; les deux billets précédents en sont le début. Elle est suivie d'une liste d'outils de travail (bibliographie, consultation en ligne, enregistrements), mise à jour pour ce billet.
Les illustrations, qui ne figurent pas dans la notice d'origine, sont, dans l'ordre
1. portrait de Charles Bordes lecteur, vers 1900 (cf Musica n°88, janvier 1910, photographie de Paul Bacard) ;
2. vagues (carte postale ancienne, "empruntée" sur ce blog au billet "Vacances au Pays Basque" du 25 août 2019 ;
3. la tombe de la famille Bordes/Bonjean, au cimetière de Vouvray, décembre 2010, "empruntée" au site "Cimetières de France et d'ailleurs". Un billet de ce blog, le 3 septembre 2011 explique le pourquoi de ces graviers blancs, alors que les autres sont gris foncés ;
4. enfin la photographie des mains est un détail de la sculpture de Médéric Bruno sur le mur de l'église à Vouvray (dans ce blog voir le billet Le monument du 7 août 2011.)]
C'est à l'enseignement musical, à l'activisme pédagogique enthousiaste, que Charles Bordes consacrait son temps. Son œuvre de compositeur en souffrait. On lui doit une quarantaine de mélodies dont beaucoup sur des poèmes de Verlaine, qu'il était souvent le premier à mettre en musique, mais aussi Baudelaire avec Recueillement, (récemment redécouvert) ou des poètes qui comptent pour son époque, de Jean Moréas à Francis Jammes. Le rôle de Paul Poujaud pour lui faire connaître des textes essentiels était primordial. Il a un peu composé de musique instrumentale, notamment la Suite basque, Trois danses béarnaises, Euskal Herria, des Divertissements pour piano et Dix Danses, marches et cortèges populaires du Pays basque espagnol. Peu finalement ; ce pédagogue n'avait pas le temps. L'exemple caractéristique de ce sacrifice est celui de l'opéra Les Trois Vagues, qui utilisait une légende basque, sur lequel il a travaillé et consacré tout son temps libre. Il n'a jamais pu le terminer. Les contemporains, notamment Paul Dukas, pensaient que l'œuvre aurait été l'équivalent de Carmen. Un comité d'honneur a décidé en 1923 qu'il fallait la laisser inachevée, désormais manuscrit dans la Bibliothèque de l'Opéra.
Une autre passion musicale de Charles Bordes était la musique baroque, qu'il a essayé de faire revivre au début du XXe siècle, comme Lully (et en particulier Athys) ou Rameau (pour la première fois depuis le XVIIIe siècle, Castor et Pollux est donné en version orchestrale en 1903 à la Schola et joué en 1908 au Théâtre de Montpellier sous la direction de Charles Bordes).
Charles Bordes n'était pas en bonne santé, nous le savons par ses lettres (par exemple, c'est alité, l'été de 1884, qu'il a terminé sa mélodie sur Recueillement). La fatigue des tournées n'arrange pas les choses. En décembre 1903, il a une hémiplégie ; les médecins lui recommandent d'aller vivre dans le Midi. Il s'installe précairement à Montpellier au Mas Sant Genès. Il continue les tournées. Il fonde une Schola à Montpellier (après celle d’Avignon en 1899). Il écrit dans La Tribune de St Gervais, bulletin de la Schola Cantorum et dans la revue Musica ; ainsi, dans le numéro de novembre 1909, on trouve son dernier article La danse au Pays basque.
Le 8 novembre 1909, à 47 ans, Charles Bordes meurt à Toulon d’une embolie cérébrale, épuisé. On peut se recueillir sur la tombe à la colonne brisée de la famille Bordes-Bonjean, à Vouvray, au "cimetière dans les vignes" où il a été inhumé en janvier 1910.
Quelques outils de travail :
Lire
- ALIBERT, François-Paul, Charles Bordes à Maguelonne, Paris, Maison du Livre Français, 1926
- DAUDIN, Michel, "Charles Bordes, créateur de la Schola Cantorum", in Mémoires, Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Touraine, tome 22, 2009, pp. 33-51
- HALA, Patrick, osb, Solesmes et les musiciens Vol . I La schola Cantorum, "Charles Bordes", pp. 1-386, Solesmes, Éditions de Solesmes, 2017
- LE ROUX, François, "Regards sur les compositeurs tourangeaux" in Mémoires, Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Touraine, tome 24, 2011, pp. 51-66
- MOLLA, Bernard, Charles Bordes, pionnier du renouveau musical français entre 1890 et 1909, thèse de musicologie, Université de Lyon II, novembre 1985
- ROUCHON, Jean-François, Les mélodies de Charles Bordes (1883-1909) Histoire et analyse, thèse : Musique – recherche et pratique, Université Jean Monnet de Saint Etienne, CNSMD de Lyon, mai 2016
lire en ligne
- Blog "Autour de Charles Bordes", (depuis le 3 février 2011). Cliquez ici. Voir en particulier le billet du 5 juillet 2015, ici.
- SÉRÉ, Octave (Jean Poueigh), Musiciens français d'aujourd'hui, Paris, Mercure de France, 1921, Charles Bordes pp. 36-51. Cliquez ici.
- Site du Centre International de la Mélodie Française, cliquez ici.
- Site musicologie.org, "Charles Bordes", cliquez ici.
- La Tribune de St Gervais, XVe année (1909)
Numéro spécial Charles Bordes, p. 292 et suivantes. Cliquez ici.
Enregistrements (par ordre chronologique)
- Charles Bordes, Sur un vieil air (mélodie sur un poème de Verlaine), par Charles Panzéra (baryton), 1926, cliquez ici.
- Verlaine et ses musiciens, Charles Bordes, une mélodie chanté par Suzanne Danco (soprano), Roger Boutry au piano (1955) ; six mélodies chantées par Jean-Paul Fouchécourt (ténor), Olivier Greif au piano, (1996), INA, 1996
- Charles Bordes, Douze chansons amoureuses du Pays Basque Français,
hamabi amodio kanta, Antton Valverde, CD Elkar, 2007
ici, Choriñoak kaiolan : cliquez ici.
- Charles Bordes, Suite Basque op. 6 (premier enregistrement mondial)
in CD ArcoDiva, UP 0104-2 131, Prague, République Tchèque, 2007.
- Charles Bordes, Rapsodie Basque op. 9 (premier enregistrement mondial)
dans CD Musikene, Sinfonietta Orkestra Sinfonikoa, José Luis Estellés, 2007
- Charles Bordes, Mélodies et oeuvres pour piano, Sophie Marin-Degor (soprano), Jean-Sébastien Bou (baryton), François-René Duchâble (piano),
Paris, Timpani, 2012
- Charles Bordes, Les mélodies vol. 2, Sophie Marin-Degor (soprano), Géraldine Chauvet (mezzo-soprano), Éric Huchet (ténor), Nicolas Cavalier (basse), François-René Duchâble (piano), Paris, Timpani, 2012
- Charles Bordes, Œuvres basques,
François-René Duchâble, Olivier Laville, Ensemble Hélios,
CD Chanteloup Musique, 2018
Nombre de ces œuvres sont audibles sur internet. On attirera l'attention du lecteur sur
- la Fantaisie Rythmique n°1
par Phillip Sears (mai 2009). Cliquez ici.
- la mélodie Dansons la gigue (cliquez ici)
chantée par Jean-Sébastien Bou (septembre 2012)
et dans ce blog, le commentaire que j'en ai fait
- la mélodie Ô mes morts tristement nombreux
chantée par Jean-Paul Fouchécourt (1996). Cliquez ici.
BC