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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 16:27

 

En 1898, Willy publie Accords perdus sous le nom de "L'ouvreuse du cirque d'été". C'est un des pseudonymes de celui qui s'appelle Henry Gauthier-Villars (1859-1931). Il écrit des chroniques ou les fait écrire par un de ses nègres. C'est un riche témoignage sur la vie artistique et en particulier musicale de la fin du 19e siècle et du début du 20e. Willy est un critique musical sensible et enjoué. Il est friand d'astuces, du genre "La mouche des croches" ou "Garçon, l'audition !"

Nous ne sommes pas surpris de voir une caricature sur la couverture du livre. Elle est de José Engel et représente César Franck dans sa classe du Conservatoire, avec quelques uns de ses élèves. Cette classe, c'était vingt ans plus tôt.

 

Cesar-Franck--couverture--.JPG

César Franck lui-même est mort en 1890. L'image montre les Franckistes les plus célèbres, que Willy voyait souvent aux concerts de la Société Nationale ou à la Schola Cantorum.

La photo de cette couverture figure dans le livre de Roger Delage, Iconographie musicale, Chabrier, Editions Minkoff et Lattès, 1982, où nous l'empruntons, ainsi que le texte qui l'accompagne.

"Sous l'œil réprobateur du Directeur du Conservatoire en buste, Ambroise Thomas, que Chabrier ne manqua pas une occasion de brocarder, César Franck fait sa classe.Nous y voyons, de gauche à droite, E. Chausson à genoux, Ch. Bordes, A. Bruneau, E. Chabrier, V. d'Indy, A. Messager, Pierre de Bréville."

On peut avoir une autre vision de l'univers franckiste.

Certains manquent : Henri Duparc, Guy Ropartz, Charles Tournemire (qui,  en 1898 précisément, prendra l'orgue de César Franck à la basilique Sainte Clotilde, pour plus de 40 années), Louis de Serres, etc.

Charles Bordes est bien là, sous l'aile du Maître.

 

portrait--Ouvreuse-.--detail.JPG

La curiosité qu'il exprime, en rapport avec la scène dessinée par Engel, correspond bien à ce que nous savons de son caractère, éveillé, prêt à saisir l'occasion que le monde offre. La moustache est très longue ; à notre connaissance, Charles Bordes ne l'a jamais portée ainsi, ni l'impériale. S'il y a une allusion, elle nous échappe. La caricature a ses droits… Certes Charles Bordes, sa correspondance le montre, avait été un admirateur du Prince impérial (mort en 1879), cela n'en faisait pas un bonapartiste. Malgré la moustache, peu cléricale, il porte chemise et col ecclésiastiques. C'est assez fidèle, les portraits le montrent souvent dans une tenue à la fois sévère et simple.

Charles Bordes était peut-être comme le Jongleur de Notre Dame, mais il était d'abord voué à Notre Dame la Musique, comme l'écrivit André Beaunier (notice nécrologique dans le Supplément littéraire du Figaro, le 13 novembre 1909).

Certains lecteurs de ce blog auront eu, à propos du mythique Jongleur, une vision du portail Nord de la Cathédrale de Paris, mais c'est de Sainte Clotilde que nous voulons parler pour terminer. Dans cette église néo-gothique,

 

César Franck, Basilique Sainte Clotilde

César Franck a inauguré l'orgue Cavaillé-Coll en 1859 ; il y a été peint en 1885 par Jeanne Rongier (l'original du tableau est non-localisé).

 

Cesar-Franck--Jeanne-Rongier-1885--W.jpg

Dans le square Samuel Rousseau, devant la Basilique, un monument lui rend hommage. La sculpture, œuvre d'Alfred-Charles Lenoir, date de 1891.

 

César Franck, monument, Gallica

Elle n'a guère changé, depuis la photo publiée par Braun à l'époque, et le coup d'œil qu'on peut avoir aujourd'hui.

 

Cesar-Franck--monument--26-juin-12--BC--7497.JPG

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